

PEDALE en SANDALE
VELOLIBRE


ALBANIE
- Capitale : Tirana
- Population : 3,1 millions d'habitants
- Langue : Albanais (proche d'aucune autre langue)
- Religion principale : Islam, Orthodoxe
- Système politique : République parlementaire
- Monnaie : Lëk (ALL)
- Autres : Dépôt de candidature à l’Union Européenne reconnue par le Conseil européen depuis le 27 juin 2014. Un pays en construction...
- Lieux ++ sur notre trajet : Les crêperie de Korçë !
- Hymne : "En Albanie, fais ce qu'il te plaît"
Km parcourus : 375 km
Km total parcourus : 3.351 km
Période : 29 Octobre – 5 Novembre 2014
Nombres de jours pédalés : 5


29 octobre : Podgorica - Bushat (85km) Monténégro - Albanie
Après un super petit déjeuner de beignets faits maison, nous faisons nos au-revoir. Aujourd’hui, c’est le plat qui doit primer. Nous avançons bien jusqu’à quelques petites collines « cassent pattes » qui nous ralentiront avant d’arriver à la douane. Nous attendons notre tour, derrière camions et voitures, et puis c’est fait, nous voilà tamponnés ;op
Haaa l’Albanie. Une route impeccable avec un large bas-côté qui nous permet de pédaler dans cette poubelle à ciel ouvert, où de grosses berlines usent le tarmac à côté d’épaves roulantes.
Nous sommes dans une plaine, entre lac à l’Ouest et montagnes à l’Est. Il est difficile de trouver un endroit où s’arrêter manger, ou même vider notre vessie. Oli pédale bien en ce jour. Le fait qu’elle soit allégée de la tente semble influencer sur sa vélocité. Hormis l’état de propreté du pays, les coups de klaxons et les salutations des autochtones retentissent comme un orchestre mal accordé et sans fin.
Suite à un pique-nique improvisé dans un champ et rythmé par les mains levées des albanais, nous revoilà sur nos vélos affrontant la ville de Shköder et son trafic. Cette ville est surnommée « la petite Amsterdam », bien vrai, il y a des vélos de partout ! C’est ici d’ailleurs que nous aurons le privilège d’honorer notre première arnaque, comme de bons pigeons !! Nous avons juste été un peu longs à la nouvelle conversion. Bref, on sait bien que ce ne sera pas la dernière... Nous quittons la ville, une fois l’avoir dominée depuis la forteresse qui se dresse au Sud-ouest de celle-ci.
La nuit tombe et nous trouvons une maison en construction en bord de route. Elle semble avoir été abandonnée, comme beaucoup d’autres dans les Balkans. Alors que nous allions préparer notre petit nid, 3 albanais s’invitent sur nos terres fraîchement conquises ! Ils se présentent et nous proposent de venir chez eux car la nuit est froide. L’hospitalité albanaise, que nous avons pu lire sur de nombreux blogs, existe donc réellement. Nous acceptons bien volontiers. C’est ainsi que nous nous retrouvons dans le salon d’une petite maison, chaussons aux pieds, entourés de 13 personnes de 3 générations. Tous nous regardent, et un seul, Erion (14 ans), parle anglais et fait l’interprète. Nous parlons de notre voyage en montrant notre trajet sur la carte. Ils nous parlent de leur vie, du fait qu’ils ont déjà accueilli plusieurs fois des cyclotouristes qui passaient par là. Nous aurons le droit à un Raki (eau-de-vie) et un café turc. Hard ! Puis ils nous serviront un petit dîner. Et nous vous assurons que manger au milieu du salon, devant autant de personnes qui vous entourent et vous regardent, ça ne met pas trop à l’aise ! Même si la communication n’est pas facile, nous parvenons à traiter plusieurs sujets : école, travail, famille, religion, économie, fiscalité… Ha oui, ici, les hommes ne font rien…mis-à-part être là, assis… ! Oli aura beaucoup d’échanges avec les femmes, en utilisant les yeux et le sourire. Ils finissent par tous se retrouver dans la cuisine après que les femmes nous aient préparés le canapé-lit. Ce lit qui est terriblement inconfortable : on sent les barres horizontales, et la nuit sera effectivement froide. Nous passerons une nuit « à l’albanaise », c'est-à-dire sans draps, à même la couverture(…)
Remarque : De nombreux contrastes sautent aux yeux, entre les restaurants style « château » et les bidonvilles.
Ici en Albanie, chacun conduit comme il l’entend : si tu veux t’arrêter au milieu de la route avec ta voiture pour parler à ton ami, « Just do it », ou tu peux prendre les routes en sens inverse…
Pendant cette journée, nous nous sommes souvent répétés que nous étions chanceux d’être français…
30 octobre : Bushat - Tirana (95km)
…nous avons dormis comme nous pédalons : intégralement crasseux et couvert de la totalité de nos vêtements (pantalons, doudoune…). Ce matin, c’est petit déjeuner liquide : Raki et café turc. Ok, ils n’ont pas compris que l’alcool ne faisait pas parti de nos coutumes, surtout que Max a dit la veille qu’il ne buvait pas d’alcool ! Même eux ne boivent pas cette eau-de-vie le matin. Peut-être pensent-ils que nous avons besoin ne nous nettoyer les boyaux ??! Bref, nous les remercions infiniment pour leur accueil. Ce matin, le petit traducteur n’est pas là, il a dû partir à l’école à 7h.
Nous quittons nos hôtes, à 8h, et nous nous arrêtons quelques km plus loin pour prendre un petit déjeuner plus solide !! C’est alors qu’un trentenaire, sur son scooter tirant une remorque remplie de poules, s’arrête où nous squattons. Il s’installe alors pour mettre en vente « ses poulettes » sur le bord de la grande route (quelle vie…). Celle-ci est aussi plate qu’hier. C’est monotone. Mais à la limite, tant mieux car nous avons la prétention d’aller jusqu’à Tirana aujourd’hui. Sur ces lignes droites, nous croisons des stations-service tous les 500m, avec leurs pompistes guettant leurs clients.
Engagés à plus de 23km/h de moyenne, lancés à toute allure par Oli, nous avons à peine le temps de voir que nous venons de passer un panneau signalant que nous entrons sur une autoroute !!! La police nous a vus avant l’entrée, et à peine 1km plus loin, une autre patrouille nous croise sans nous dire un mot. En fait, leur autoroute est une double voie avec une très large bande d’arrêt d’urgence sur laquelle se déplacent piétons, cyclistes, calèches, vendeurs de bricoles (parfois même à contre-sens), et où les bus s’arrêtent pour laisser descendre les passagers…
Au milieu de ce décor désastreux, des Mercedes, des BMW, des 4X4 flambants neufs roulent à vive allure. D’ailleurs, ce sont ces voitures que l’on retrouve dans les très nombreux lavage-auto « Lavazh », où les pauvres albanais astiquent les carrosseries pour quelques pièces.
La présence policière est importante sur cette grande route, mais nous sommes transparents à leurs yeux !
Lors d’une petite pause snack, un jeune homme maigre, brûlé par le soleil, chevauchant son vélo, s’arrête non loin de nous. Sa monture est équipée de casiers accrochés au porte-bagage et remplis de ferraille, de bocaux en verre et autres détritus. Nous lui sourirons et il se joindra à nous. Il ne parle évidemment qu’albanais. Nous partagerons quelques aliments. Max regonflera son pneu avant qui était presque à plat, avant de finalement lui laisser la pompe. (Précisons qu’il s’agissait de la toute première pompe que Max a eue étant jeune.)
Plusieurs coups de pédale plus tard, nous arrivons à Tirana sans avoir vu de panneau d’entrée ! On vous avoue qu’on ne se sent pas tellement bien au milieu de toute cette agitation. On a l’impression de faire tache avec nos vélos et nos vêtements colorés. On achètera à manger dans une boulangerie et on mangera sur un banc, le plus loin possible des terrasses de café. La circulation est, comment dire, en adéquation avec le reste, sans règles apparentes.
« En Albanie, fait ce qu’il te plaît !! »
Ok, on reprend la route en restant vigilants. Tellement vigilants, qu’on ne verra jamais la direction d’Elbasan, et on devra faire demi-tour une fois les petites routes montantes des quartiers pauvres testées. La pauvreté, dans ce pays, est encore plus accrue que dans le reste des pays que nous avons traversé pour le moment. Des mendiants font les poubelles au milieu des innombrables chiens errants, dans les rues de bazars de seconde main.
Ouf, nous sommes parvenus à nous extirper de ce trafic, et dans la bonne direction ! Le soleil commence déjà à décliner, et Oli nous verrait bien au chaud pour la nuit. Nous finirons ainsi dans un motel « kitch », juste à côté de nouvelles résidences style américain « The white house ». Un grand centre commercial s’est installé dans cette périphérie où nous retrouvons la classe sociale albanaise huppée. Ici, vous trouverez toutes les grandes marques occidentales, et un « Carrefour » incroyablement rangé, aligné, à faire mal aux yeux (comme dans les pubs des années 50 au début de la grande distribution). Quelle visite étonnante ! On teste le Mc Do’ local où nous serons mis dehors à la fermeture. Retour dans la chambre d’amoureux, avec un mal de gorge extrême pour Max dû au chauffage électrique.
Remarque : La police semble faire figuration… en même temps c’est normal, ce sont des hommes, ils ne sont pas en reste, ils sont en « arrêt sur image » !!
31 octobre : Tirana - Xibrraka (61km)
Le petit déjeuner est pris au lit. Max n’est pas au mieux, Oli s’occupe de faire ses tartines.
Ce matin, le vent souffle fort…et manque de bol, pas dans le bon sens ! Nous quittons le motel et souhaitons envoyer un mail en se connectant devant le centre commercial. C’est alors qu’un vigile vient nous ennuyer. Impossible de se faire comprendre, il ne fait aucun effort. Ok, on file et on attaque par de la montée… enfin, les 10 premiers km. Il y a toujours autant de stations-service, de lavage-auto, de chiens errants, de coups de klaxon, de grosses berlines, de belles maisons aux maisons abandonnées, de déchets... La route se sépare : soit l’autoroute, soit une plus petite route très peu fréquentée qui monte encore sur 10km. Nous serons sages aujourd’hui. Nous bravons vents et montées et esquivons les crocs de 3 vilains chiens. Max avance mais n’est pas au mieux, alors Oli met tout en œuvre pour donner le rythme et transmettre son énergie. Piouf, enfin le somment arrive…heu non, c’est encore plus loin. Là c’est bon, nous y sommes, après 3 fausses illusions !! Nous nous restaurons, de sardines trimbalées depuis la Croatie, avec une vue dégagée sur l’Ouest et ses montagnes. A l’horizon, la mer Adriatique. A cette altitude, l’oxygène devient rare, nous sommes à… 800m !
Il est temps maintenant d’attaquer la descente, au dessus de la vallée-plaine industrielle d’Elbasan. Nous croisons les premiers « vrais cyclistes » albanais (en tenue et avec de beaux vélos). Cette descente, d’environ 15km sur ce parfait goudron, sera une récompense. La vue est dégagée avec les couleurs mixtes d’un soleil couchant d’automne. Nous retrouvons la grosse route et allons dorénavant vers l’Est… Chose terrible, le vent a tourné, lui aussi, pour se faire un plaisir de nous contrer encore et toujours. Nous traversons, sans traîner, la ville qui ne semble pas plus accueillante que les autres dans ce pays. Même si nous trouvons une avenue pavée, arborée de palmiers, de jolies boutiques et de remparts de l’autre côté (style Avignon), le reste de la ville semble en travaux « arrêt sur image ». Magasins d’ameublement et de robes de mariée se tirent la bourre pour être les plus nombreux. Un petit passage à la boulangerie, et nous voici à la recherche d’un lieu à l’écart pour dormir. Difficile, il y a toujours une personne, même dans le coin le plus improbable… D’ailleurs un jeune, Toni, qui nous voyait nous élancer sur une piste, arrête sa voiture et nous interpelle. Il nous invite à planter la tente sur son terrain en herbe plat, derrière son lieu de son travail : une station-service familiale. Ok, Nikel ! Nous montons notre campement, et allons communiquer avec Toni et son père pour en savoir un peu plus sur leur mode de vie. Oui, on a vraiment de la chance d’être français !
1 novembre : Xibrraka – Lin (62km)
Dès 2h du matin, le vent qui s’était alors calmé le soir venu, s’élève en forte rafale ! La tente a dansé toute la nuit et nous avons été bercés par le bruit de la circulation incessante. Nous quittons la station-service et Toni qui travaille depuis 7h ce matin. Le vent se fait un malin plaisir à contrer toutes nos tentatives d’accélération. Nous remontons une rivière, et pourtant, ça monte et ça descend, et toujours à 7% (à croire qu’ils n’ont pas d’autre panneaux !). On aura sûrement fait le double de dénivelé. Lorsque le soleil parvient à atteindre notre peau, la chaleur se révèle comme une douce caresse qui s’oppose aux coups de fouets glacials du vent d’Est (qui descend des montagnes enneigées). Autour de nous, le spectacle reste affreusement le même. Les déchets, la vétusté, la nouveauté, les chiens errants, les hommes en « arrêt sur image » tandis que les femmes travaillent. Ha oui chose étonnante, chaque jour, nous avons pu apercevoir 3 à 5 voitures ayant le volant à droite… et pas des plus moches.
Nous voici arrivés dans la ville de Librazhd pour acheter de quoi se mettre sous la dent. La grande place principale bétonnée est truffée de gros trous. La population grouille. On se demande d’où peuvent venir tous ces gens ; notamment des hommes avec des regards insistants.
Sur notre interminable route ventée, nous aurons l’occasion d’admirer le meilleur exemple de la fainéantise masculine : une jeune fille charge une brouette de pierres, pendant que deux jeunes hommes, les mains dans les poches, la regardent faire !
« …c’est vrai, il ne faudrait pas trop transpirer, après il faut se laver ! »
Les jeunes enfants semblent désœuvrés en ce samedi, et les garçons prennent exemple sur leurs aînés : ils restent, là, sur le bord de la route, attendant que quelque chose se passe.
Un col se présente devant nous avec plusieurs lacets. Au sommet, il faudra se décider si on passe en Macédoine pour faire le tour d’un lac ou non. Nous attaquons ce nouveau défi en danseuse dans une allée de lavage-auto. Le poids de nos repas se fait sentir, mais le vent se range de notre côté lorsque le lacet change d’orientation. En gros, on passe de 6km/h à 14km/h pour la même dénivelée !! 6km plus tard : youpi, le sommet est atteint. On choisit de ne pas filer vers la Macédoine, car cela nous rajouterait trop de bornes. La vue sur le lac Ohrid est magnifique, surplombé par des montagnes aux pointes recouvertes de neige. Il faut s’habiller et attaquer la descente avant qu’il fasse tout noir. Le froid gèle les gouttes glissant le long du dos… Le goudron a disparu, et c’est une vraie partie de 4X4. Et là, à la plus grande surprise d’Oli, Max propose de « se mettre bien » dans un hôtel au bord du lac… Haaa, on s’embourgeoise Max ?! On choisira un hébergement où le toit semble tenir.
Douche chaude dans la salle de bain en travaux, puis rendez-vous au restaurant de l’hôtel. Nous goûterons le Koran, qui est le meilleur poisson du lac. Le repas sera très bon. Mais à l’arrivée, la note qui nous est annoncée pour le repas est 1 000 Lëkes (~8€) de plus que ce qu’on avait compté. Du coup, on a plus d’espèces sur nous et ici, ils ne prennent pas trop la carte bancaire ! Le prix nous a été annoncé en euro, avec la chambre. Une fois dans notre espace privé, on se dit que tout cela est bien étrange. Le service et les 2 jeunes nous paraissaient pourtant sympathiques… se pourrait-il qu’ils nous aient trompés… ??!!
Le sommeil ne tarde pas à nous submerger.
2 novembre : Lin - Korçë (66km)
Le réveil est difficile. Nous sommes « enfoncés » dans le matelas.
Manque de chance, le lac est brumeux, du coup nous prenons le petit déjeuner dans le lit et non dehors devant le lac. Nous replions toutes nos sacoches et allons dans le restaurant, bien décidé à avoir une explication sur l’addition de la veille. Ce sont les 2 mêmes gars qui bossent ce matin. Nous expliquons, en recomptant chaque article, qu’il y a une erreur ! L’un d’entre eux nous explique qu’il s’agit d’une ancienne carte, et que les tarifs sont vieux de 2 ans ! Mais ok, pas de problème il comprend que nous n’avons plus de cash et il nous offre le petit déjeuner…enfin, une salade ! Comment ça ?! Et puis, il reprend en disant que vraiment la carte est vieille de 5ans… bon il nous prend vraiment pour des jambons, mais il a compris qu’ils étaient (lui et son compère) découverts. Par chance, un médecin d’Elbasan, habitué des lieux, se mêle à la conversation. Nous lui expliquons et recomptons avec lui. En effet, on se verra remettre les sommes indûment payées par le sous-chef qui n’était pas présent lors du repas d’hier, et qui s’excuse de cette « erreur de calcul ». Et depuis, nos deux sympathiques jeunes hommes de la soirée ont curieusement disparu. Le médecin ventera les mérites de l’établissement pour faire passer la pilule, et renchérira en disant qu’il a mangé à Amsterdam pour 150€ dans un resto. Certes !
Il est temps de laisser derrière nous cet hôtel au charme rocailleux pour reprendre notre piste non asphalté. Des vendeurs de poissons ont pris la place des vendeurs de poules dans cette partie de l’Albanie. Le plus beau poisson pend au bout d’une ficelle à bout de bras, tandis que le reste de la réserve nage passivement dans un aquarium.
Le dimanche rime avec travail ici ! Ceux qui font la route s’activent ce jour. Cet environnement, qui pourrait être touristique, peut se comparer avec de multiples usines désaffectées. La saleté nous dirige jusqu’à Pogradec, ville qui tente de se faire une image un peu plus propre afin d’attirer des touristes. Nous y voyons d’ailleurs le premier camion poubelle du pays. L’eau du lac est contaminée par les pesticides et les engrais, mais aussi par les rejets domestiques. Par exemple, jusqu’en 2006, la ville de Pogradec laissait 30% de ses eaux usées rejoindre le lac sans traitement ; depuis, une station d’épuration a été construite.
Par ici, nous nous faisons siffler. Max sature un peu des albanais, aussi gentils soient-ils, il voudrait juste s’isoler. Oli trouve aussi que les incessants « Ciao », « Hello », coups de klaxon et sifflets sont usants. Nous avons continué la route le long du lac, direction la frontière de la Macédoine, comme conseillé par le docteur. En effet, les lieux sont aménagés pour faire un semblant de station balnéaire. Bon sang qu’il ne fait pas chaud à 800m, même s’il est tout juste midi. Heureusement, pour nous réchauffer, nous avons droit à une montée de 4 petits km. Et on redescend sur la plaine vallonnée qui nous dirigera jusqu’à Korçë. Le constat reste le même sur cette partie du pays, avec tout de même, une petite tendance à l’amélioration quant au niveau de vie.
Nous posons nos valises dans une nouvelle chambre d’hôtel. Et oui, nous voulons Internet pour vous donner quelques nouvelles, car le wifi est rare dans ce pays. C’est la première fois que nous l’avons… et c’est pourquoi Oli restreint sa nuit jusqu’à 4h du matin pour envoyer des mails ! Nous payons la somme en euros, petit déjeuner inclus. Le centre de Korçë, malgré le dimanche soir, est animé. Musique, casino, restaurants, belles voitures. Cette ville serait apparemment surnommée « le petit Paris » de l’Albanie, jouissant d’un certain prestige. Pour le dîner, nos estomacs auront la chance de savourer de délicieuses crêpes à « La Creperia ». Elles sont garnies comme nous n’avions jamais vu, et roulées en cône. Max est comme un enfant, il clame qu’il a enfin trouvé l’attraction de l’Albanie !!!
Remarques :
> C’est amusant car, dès que nous doublions un jeune homme à vélo, celui-ci, orgueilleux, se mettait automatiquement à accélérer son rythme de pédalage pour nous rattraper ou nous doubler !
> Tout au long de la route, depuis l’entrée dans le pays, nous apercevons des bunkers, un ensemble de plus de 700.000 casemates construites en République populaire, sous le pouvoir d’Enver HOXHA, et qui ne furent jamais utilisées. Ces bunkers ont été construits pour prévenir une invasion étrangère.
> Les immeubles ou futurs hôtels, abandonnés avant d’être finis, sont toujours en grand nombre le long des routes.
> Nous croisons des publicités géantes, et très souvent celle de « Vodafone ».
> Ce dimanche, on a l’impression que des enfants reviennent de l’école car ils se promènent avec leur cartable. Décidemment, on ne comprend pas grand-chose dans ce pays… mais une chose est sûre, c’est qu’on ne s’y sent pas très bien malgré la sympathie des gens à notre égard.
> Les albanaises, en bord de route avec leur unique vache, ne se comptent plus. Les vieillards, eux, surveillent leur troupeau de moutons qui broute aussi en bordure de route.
3 novembre : Korçë - DAY OFF
Nous avons besoin de plus de temps pour remplir notre blog, et la nuit fût bien courte.
Le petit déjeuner, compris dans la formule de l’hôtel, se révèle : ri-di-cule. Nous demandons à avoir à boire. On nous apporte un cappuccino et un thé vert, accompagnés d’une note ! Haaa, ici au petit déjeuner on ne boit pas, c’est en supplément… Alors, comment dire, il ne nous reste que 10 Lëkes. Nous expliquons, en bon râleur de français, qu’il n’est pas normal de ne pas avoir de boisson incluse dans le petit déjeuner. Non mais sans blague ! En plus, nous avons la malchance d’être les seuls clients dans ce restaurant-bar, où le mobilier et la vaisselle semblent ne pas avoir été bougés depuis des années, sales et poussiéreux, même sur les couverts. Bon appétit J Bref, la gérante revient nous dire finalement qu’il n’y a pas de problème et qu’on a plus besoin de payer. Nous remontons dans la chambre… et là, c’est étrange, la porte était fermée à double tour alors qu’on ne l’avait fermée qu’à un seul tour… le chauffage qu’on avait remis pour sécher notre lessive encore mouillée était éteint. Quelqu’un serait-il venu entre temps ?? A première vue, nous ne déclarons rien de « perdu ».
On rhabille nos vélos, bien décidés à trouver un autre hôtel pour la prochaine nuit. Nous voilà roulant dans ces rues défoncées, en travaux arrêtés, à la recherche d’un hébergement à notre convenance (difficile français). En voilà un qui fera l’affaire !
Internet, écriture du blog, recherche pour l’avenir du voyage, repas dans un bon resto, puis dessert dans « notre » crêperie…et maintenant l’ordi dit « batterie faible » car ça fait déjà 4h qu’on écrit !!! Oli est en train de remplir frénétiquement son carnet de bord ! Lucette, il n’y a bientôt plus de pages vierges…
Je suppose qu’on va retourner dans la chambre, et continuer à se fatiguer les méninges ;op
Pas loupé ! Oli corrigera les fotes d’ortografe de Max, pendant que ce dernier tombera dans les bras de Morphée, achevé par tant de travail ;op... il se réveillera mettre en ligne à 1h.
4 novembre : Korçë - DAY OFF
Ce matin nous mettons en balance le fait de partir aujourd’hui, sachant encore une fois que nous ne nous sommes pas du tout reposé, ou rester un jour de plus, et en profiter pour savourer d’autres crêpes bien remplies ;o) hmmm gourmand !
Du coup, nous lézardons un peu dans la chambre à la recherche de quelques réponses pour savoir de quelle façon va se dessiner la suite du voyage…à savoir si nous allons aller à Athènes, et par quelle route, ou tirer directement vers Istanbul pour retrouver un autre couple de cyclotouristes français. Que faire cet hiver ?
Vers midi il est temps de sortir pour se mettre quelque chose sous la dent. Nous tentons une espèce de petit kebab typique (où il y a plus de serveurs que de client), mais pas mauvais, suivie d’une autre crêperie du même style (fast-food) où nous testerons (gouda et Nutella…séparément évidemment). Celle-ci s’avère bonne mais ne détrône pas celle des jours précédents. Nous faisons un tour dans cette ville pour imprimer un peu plus d’image dans nos mémoires. L’unique avenue piétonne pavée n’a aucune concurrence dans cette ville. Vous pouvez y trouver des terrasses bien rangées qui vous invitent à siroter une tasse de café, thé ou lait, sous les Bass d’une sono déversant une musique contemporaine. Et comme pour clôturer parfaitement cette avenue descendante, une imposante église orthodoxe en brique blanche domine une statue-fontaine.
Mais revenons à nos crêpes…où même dans vos rêves les plus fous vous n’auriez pas osé en mettre tant :
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Nutella, raisin sec, biscuit, copaux de chocolat, banane fraiche, noix, amandes
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Chocolat blanc, pomme, kiwi, coco râpée,
5 novembre : Korçë - Kastoria (58km) Albanie - Grèce
Ok, aujourd’hui, il est temps de décoller : nous nous sommes préparés à remonter sur nos vélos. Il faut dire que le sport nous manque. Bon, je ne sais pas si c’est bien utile de vous préciser qu’avant de mettre les voiles, nous sommes allés une dernière fois faire un petit tour chez nos amis de la crêperie. Hé bien oui, le petit déjeuner est important, et nous avons besoin de force. Du coup, et bien on se prend une crêpe simple au gouda sur la terrasse de la crêperie qui se situe sur l’unique belle avenue (et tout ça au soleil), puis nous continuons jusqu’à notre crêperie favorite pour enchaîner par la reine des sucrés (celle au Nutella et tout et tout).
En tout cas, si vous osez nous demander ce qui vaut le détour en Albanie, c’est que vous n’avez pas bien lu !!!
Le soleil est de la partie pour nous accompagner. Mais nous voyons bien que non loin de là, dans la vallée que nous allons emprunter, le ciel bleu est caché par d’épais nuages. Qu’à cela ne tienne, nous devons y aller…mais comme pour nous dire quelque chose, le vent, poussé par cette masse nuageuse, nous oblige à forcer de trop…jusqu’à ce que nous regrettions d’être parti si loin de nos crêperies. Toutefois, malgré ce vent de face, nous ne lâchons pas l’affaire et continuons. Nous dépensons nos derniers lëkes avant la frontière…et taf, tampon ! Nous voici enfin en Grèce…bon, où se trouve le panneau grec ? Quoi, il n’y en a pas…et dire qu’Oli avait tant envie de cette fameuse photo avec le panneau d’entrée.
En tout cas, quel changement d’atmosphère. On se sent bien d’un coup…comme à la maison…enfin, ça c’est si on ne mentionne pas les nombreux chiens postés aux bords des routes prêts à nous croquer le mollet. Donc, ici, il n’y a plus de gens qui errent de partout, on a même la sensation d’être seul, et que le pays a été vidé.
Le relief est plutôt vallonné, la végétation est constituée de petits églantiers dominés par de plus grand feuillus. L’air est plutôt humide. Nous récupérons une plus grande route, où nous trouvons un panneau « welcome in our county » (mais où est donc passé le « r » ?). Suivi d’un autre panneau annonçant la présence d’ours et de loups. Ok, les chiens, les ours, les loups…parfait !
Bref, du coup nous décidons d’établir notre campement avant la nuit tombée, à l’orée d’un bois. Il est 18h30, et nous voici dans nos duvets…sauf qu’il est difficile de s’endormir alors que la veille nous étions au taqué jusqu’à 1h du matin.
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