

PEDALE en SANDALE
VELOLIBRE



Km parcourus : 307 km
Km total parcourus : 2.707 km
Période : 11 – 19 Octobre 2014
Nombres de jours pédalés : 6

- Capitale : Sarajevo
- Population : 3,9 millions d’habitants
- Langue : Bosnien (proche du Croate)
- Religions principales : Islam 45%, Orthodoxe 36%, Catholicisme 15%
- Système politique : République fédérale
- Monnaie : Mark (KM)
- Autres : Ne s'est pas manifestée auprès de l’Union Européenne
- Lieux ++ sur notre trajet : Lac Blidinje, Sarajevo, Gorge de la Drina de Krupac à la frontière du Monténégro
11 octobre : Zagvozd - Vrpolje (45km) Croatie - Bosnie
On a beau s’être couchés à 20h, le réveil de 7h n’a pas donné grand chose ! Debout à 8h, toujours tout collant. Et c’est reparti pour grimper, ça mouline dur. Le soleil chauffe déjà. On fait un gros plein de course, et non de soupe, à Imotski afin d’être autonome les 3-4 prochains jours dans la montagne, avant de retrouver la vallée et la direction de Sarajevo. C'est-à-dire que ça monte encore, et on veut se charger un peu plus. Nous passons la frontière à quelques km de là après une ultime montée ! Bienvenu en Bosnie-Herzégovine. De nombreuses voitures nous saluent : la politesse et les encouragements sont de rigueurs par ici. On fait le plein d’eau dans une station service. Il fait très chaud, et Max à tombé le tee-shirt, comme dab. Ça continue de grimper, on prend de l’altitude. Oli fait de petits craquages avant de repartir à chaque fois de plus belle avec son Chou. Même après une nuit de 11h c’est difficile de tracter un vélo rempli à raz bord en nourriture et en liquide. C’est à environ 1000m d’altitude que nous quittons la route pour suivre un chemin carrossable bordé d’ordures. Hum pas très gaie tout ça, mais au moins cela veut dire qu’il y a de l’activité humaine, et de ce fait, le risque de mettre le pneu sur une mine antipersonnel paraît plus faible. Nous trouvons un terrain plat et garnie d’herbe bien verte où planter la tente. Les montées sont finies pour aujourd’hui et nous profitons du dernier rayon de soleil pour se rincer à la gourde.
12 octobre : Vrpolje – Lac Blidinje (24km)
Sous un soleil radieux, alors qu’en France il y a moulte inondations, nous enfourchons nos bicyclettes pour attaquer par une descente. Quel panard !…mais de courte durée : devant nous se dresse une nouvelle…oui Emile, je vous le donne en mille : une élévation de la route sur plusieurs km. Les couleurs automnales des feuillus : rouge – orange – jaune – vert dressent le tableau des 4 saisons de Vivaldi. Après quelques lacets bien ficelés, la route goudronnée se transforme en piste. Les voitures nous dépassant laissent des trainées de poussières nettoyer par le vent ? On se croit déjà dans un désert, et ce n’est pas la végétation manquante sur ce relief qui nous contredit. Un plateau à mi-hauteur se laisserait facilement confondre avec une steppe. Puis nous accédons au col pour passer sur l’autre versant. Le vent dans les cheveux, nous dévalons toutes narines ouvertes jusqu’à ce que nos yeux s’écarquillent de plus belle. Derrières nos sombres lunettes nous apercevons au loin, en contrebas, le lac que nous venons chercher. Nos doigts se figent sur les manettes de freins pour stopper notre rapide descente afin de comprendre l’ampleur de ce que nous voyons. Comme une photo d’écran d’ordinateur, mais en 3D, le lac Blidinje entouré de montagne et sa pleine parsemée de roche nous ouvre les bras. Après tant d’efforts, le thermomètre de la satisfaction avoisine les 35°. Max, collectionnant les lieux privilégiés et extraordinaire pour ses pauses besoin, se prend le luxe de ne pas manquer cette occasion, et s’empresse de gravir en sandales quelques mètres supplémentaires pour faire son affaire. Une vue dégagée, un coin calme et si peu caché, c’est le pied.
Nous arrivons au lac, seul, nous nous installons à une table en bois. Repas bien mérité, et baignade-lavage dans cette eau de montagne qui se révèle être plus chaude que la mer. Une fois séchés par le petit vent, nous longeons cette étendue d’eau afin de trouver LA place où dormir. Au pied de la montagne qui nous domine de ses plus de 2100m, nous trouvons un carré de pelouse, protégé par de solides roches, juste en bord de lac. L’endroit rêvé, mais dans notre réalité ! Il y a du bon d’emprunter des routes moins fréquentées pour se perdre dans de pareil site naturel. Oli remercie son Chouchou.
La nuit est tombée, la fraicheur s’est installée, et les sons se sont amplifiés. Nous pouvons aisément entendre la vie animale autours de nous, mais également quelques véhicules de l’autre coté du lac qui empruntent la seule route. Une station de ski se trouvant à proximité (autres sports pour l’été), doit sans doute écouler ses derniers visiteurs de la journée.
13 octobre : Blidinje – Konjic (69km)
Réveil à 3h pour une pause pipi. Tout est brumeux, donc beaucoup de rosé, l’air est chargé en humidité. Dur de se rendormir à coté de la tornade M. max ! il n’arrive pas à se replonger dans ses rêves, alors il décide de parler, de déconner, et fini par se manger une barre de céréales…oui oui, à 3h du mat…on se rendort jusqu’à 8h. La brume lourde et mystérieuse nous cache tout ce qui nous entourait la veille. Est-ce encore un rêve ? Une heure plus tard, le voile blanc se lève enfin et les quelques pins, roches, montagnes et l’eau du lac réapparaissent. Le soleil quant à lui tente tant bien que mal de percer ces gouttelettes d’eau suspendues dans l’air. Nous quittons le campement une fois la tente séchée et le petit déjeuner pris sur notre rocher de la veille qui domine aisément le lac. N’oublions pas que la nature, l’isolement et la présence d’un lac est propice au jeu de bras dans l’eau. Nous sortons de notre sentier côtier pour récupérer la route goudronnée puis…plus du tout. Soit la Bosnie fait des économies d’asphalte soit des gens bienveillants protecteurs de la nature enlève petit à petit cette infâme couche empêchant la terre de respirer. La route est droite, magique par son atmosphère qui se dégage de l’horizon qu’elle propose. Un désert rempli de tout et de rien : vaste, montagneux, arboré, parsemé…puis nous passons à côté de la ville-station de ski avec ses maisons-chalet de vacances, en grande majorité volets fermés. Il s’en suivra une petite côte qui nous permettra à peine de nous échauffer que nous entamons déjà la descente vers la fin de notre parc. La piste en virage descendant au fond d’une vallée envoi Oli est Max chacun sur un autre continent : Oli se revoit au Maroc au « 4L trophy » et Max en Bolivie. La descente n’est pas si agréable que ça et s’apparente même technique pour adhérer sur ce terrain poussiéreux, éviter les cailloux, gérer le freinage, et tout ça sans pneus adaptés à ce terrain et avec surement trop de poids. La jante du vélo de Max donne d’ailleurs les premiers signes de défaillance après ses bons et loyaux services durant toutes ces années. La jantes s’est craquée et déformée au niveau d’un rayon. Sans doute trop de tension. Heureusement que la descente est long et que les couinements à répétition ont éveillé les soupçons. Du coup, arrêt bricolage pour Max, dévoilage de roue et on prie pour que ça tienne… et 10min plus tard on repart de plus belle, doucement au début puis à font la caisse (les prières ont l’air de fonctionner) sur la route redevenues goudronnées depuis. Après le passage dans la vallée plutôt froide et humide, on atteint la ville de Jablanica où nous récupérons la grande route qui mène à Sarajevo. Mais avant tout, il est temps de se nourrir. Aussitôt dit, aussitôt fait. Oli sort du supermarché et nous voilà avec chacun notre énorme sandwich fromage-charcuterie-concombre-mayo dans les mains, assis sur un banc dans un parc plutôt déprimant. Mais surtout, nous avons des chips…au beurre. Une nouveauté, qui fait son petit effet purée maison avec son beurre fondu. Echange de quelques mots avec un autochtone (notre premier Bosniaque). Et il est déjà temps de remettre nos jambes en route, pour remonter ce que nous avons descendu, mais dans une autre direction. Bref, la nuit s’annonce, Sarajevo se rapproche, et Oli pédale de plus belle. Nous trouvons un lieu superbe pour passer la nuit sans avoir besoin de sortir la tente et être parait rapidement demain. Nous avons troqué notre lieu paradisiaque et calme en bord de lac, contre le premier étage d’un bâtiment à moitié construit, plutôt propre, et bord de route.
![]() IMGP1694.JPG | ![]() P1070362.JPG | ![]() IMGP1737.JPG |
---|---|---|
![]() IMGP1720.JPG | ![]() P1070426.JPG | ![]() IMGP1775.JPG |
![]() IMGP1720.JPG | ![]() IMGP1737.JPG | ![]() IMGP1706.JPG |
![]() IMGP1707.JPG | ![]() P1070415.JPG | ![]() IMGP1727.JPG |
![]() IMGP1712.JPG | ![]() IMGP1715.JPG | ![]() IMGP1716.JPG |
![]() IMGP1717.JPG | ![]() IMGP1721.JPG | ![]() P1070374.JPG |
![]() P1070365.JPG | ![]() P1070387.JPG | ![]() IMGP1725.JPG |
![]() IMGP1740.JPG | ![]() IMGP1724.JPG | ![]() P1070390.JPG |
![]() IMGP1727.JPG | ![]() IMGP1732.JPG | ![]() IMGP1733.JPG |
![]() IMGP1736.JPG | ![]() IMGP1734.JPG | ![]() P1070409.JPG |
![]() P1070427.JPG | ![]() IMGP1738.JPG | ![]() IMGP1741.JPG |
![]() IMGP1742.JPG | ![]() IMGP1744.JPG | ![]() P1070443.JPG |
![]() IMGP1745.JPG | ![]() P1070442.JPG | ![]() IMGP1748.JPG |
![]() P1070438.JPG | ![]() P1070443.JPG | ![]() IMGP1752.JPG |
![]() IMGP1750.JPG | ![]() IMGP1761.JPG | ![]() IMGP1765.JPG |
![]() P1070451.JPG | ![]() P1070452.JPG | ![]() P1070416.JPG |
![]() P1070434.JPG | ![]() P1070457.JPG | ![]() IMGP1771.JPG |
![]() IMGP1729.JPG | ![]() P1070461.JPG | ![]() IMGP1781.JPG |
![]() IMGP1787.JPG | ![]() P1070463.JPG | ![]() P1070467.JPG |
![]() P1070473.JPG | ![]() IMGP1789.JPG | ![]() P1070475.JPG |
![]() P1070480.JPG | ![]() IMGP1802.JPG | ![]() IMGP1792.JPG |
![]() IMGP1796.JPG | ![]() IMGP1801.JPG | ![]() P1070484.JPG |
14 octobre : Konjic – Sarajevo (57km)
Le réveil sonne à 6h. On est opérationnel et partons avant 7h à la lueur de nos frontale et de l’aurore. Visible avec nos maillots jaunes, et avec seulement 6 mini gaufrettes dans l’estomac, nous entamons une montée sur un édifice impressionnant de plusieurs kilomètres. Il s’agit d’une route suspendue qui serpente au dessus de la vallée. Nous finissons par en trouver le bout, et dès le moindre rayon de soleil, nous trouvons un endroit impeccable (une propriété à l’abandon) pour déjeuner plus convenablement. Il s’en suivra d’autres montée puis de descentes et de plat. La circulation augmente au fur et à mesure que nous approchons de la capitale. Les enfants attendent le bus sur les bas cotés. Et c’est après quelques efforts sur les pédales que nous parvenons à Sarajevo assez tôt (11h). Nous avons réussi à nous frayer un chemin entre les 4 voies qui mènent au centre. Et aucun problème de roue. Le dévoilage de la veille à tenu le coup, mais la recherche d’un magasin faisant le service de remplacement s’annonce laborieux. Bref, nous voilà « installés » à Sarajevo.
Sarajevo, une ville à l’histoire riche et mouvementée. Elle a subi un siège de plus de 1 000 jours entre 1992 et 1995 qui a fait près de 10 000 morts et 50 000 blessés. Les rapports indiquent une moyenne d’environ 329 impacts d’obus par jour. Les tirs ont gravement endommagé les structures de la ville, y compris des bâtiments civils et culturels. Malgré l’effort de reconstruction qui a été entrepris, les traces de la guerre persistent toujours.
Le centre de Sarajevo, où nous louons une chambre pour quelques jours, est agréable et très animé : la foule des piétons, l’absence de voitures, les appels à la prière des nombreux minarets de la ville, les cafés et restaurants…
La cuisine bosniaque est une expérience culinaire. Nous dégustons toutes les saveurs des Balkans : Burek, Cevapi, Sarma…et les délicieuses pâtisseries en tout genre !
Pour information, la ville de Sarajevo a été la première ville européenne à utiliser le tramway en 1885 (soit 100ans avant notre naissance). On peut effectivement constater sa vétusté ;op.
15 octobre : Sarajevo DAY OFF
Aujourd’hui c’est la saint Aurélie, je suis au courant car elle me le soufflait subtilement tous les jours depuis une bonne semaine. La nuit fuit un peu douloureuse sur un matelas où on sentait plus les lattes que se le matelas avait été absent. Levé à 6h30 Max part à la recherche d’un autre logement plus agréable pour les prochaines nuits. Au retour, il rapportera du jus de fruit et des viennoiseries pour son Oli qui a le droit de déjeuner au lit. Nous finirons par troquer notre chambre en bois contre une chambre sous les toits, en blanc, en plein centre du quartier Bazar-touristique « Bascarsija ». L’après midi se résumera à visiter la ville à pied, à chercher le musée de la Bosnie à 6km de nous et qui s’avère fermé. Manger, bouger, marché, regarder, photographier, manger, goûter, avoir mal aux pieds (quelle erreur de mettre des chaussures alors qu’on était si bien en sandales). Des hauteurs de la ville vers les quartiers populaire au centre touristique en passant par les centres commerciaux flamboyant (la Pardieu peut se rhabiller). La ville présente plusieurs visages. Entre celui de la tradition bien marqué et du mélange religion (musulman, chrétien, juif…), de la nouvelle génération technologique au look occidental, des mendiants plutôt nombreux, des bâtiments détériorés…si la phrase est un vrai bazar, c’est que la ville semble l’être aussi. Piétons et voitures-bus-tram se battent pour arriver à destination (les klaxons, les impasses, les demi-tours, les rares injures, les vieilles bagnoles)…
Des édifices avec des façades minutieusement travaillées toisent d’autres bâtiments aux façades défraichies, tombantes, parfois encore marquées par la guerre.
La richesse est mise en avant tout autant que la pauvreté, ce qui donne à cette ville toute son authenticité sans face cachée !
16 octobre : Sarajevo DAY OFF
Aujourd’hui, ce n’est pas la fête d’Oli, et il faut que je m’occupe de la roue de mon vélo. Je pars donc au magasin trouvé 2 jours avant. Finalement, j’ai à faire à une autre personne et qui me dit qu’il faut que j’aille ailleurs car il ne sait pas faire. Et c’est comme ça que je me retrouve sur les 4 voies à rouler à plus de 40 à l’heure direction Ilidza au service vélo de Specialized qui se situe à 12 km de là. Pendant ce temps, Oli assignée à demeure répond consciencieusement et méthodiquement aux mails reçu et autres communications des jours précédents. Du côté de Max, au cycle, il échange avec des bosniaques squattant à l’atelier et récupère quelques informations sur la vie en Bosnie et quelques tuyaux concernant les lieux intéressant à voir. Ok, la jante est changée, il faut rentrer à nouveau à fond sur la grosse route avec ses conducteurs citadins assez effrayants. Petite sortie dans la ville, pour manger, marcher, déambuler dans les rues-cimetières, regarder, déguster…puis on s’occupe du blog et des à côtés. On sortira d’ailleurs trop tard pour manger, tout est fermé à 22h…alors on rentre avec une sorte de pizza. Puis nous nous couchons peu avant 5h de matin après avoir bien avancé dans le blog.
17 octobre : Sarajevo DAY OFF
Autant dire que le réveil est difficile. Nous apportons quelques affaires à la laverie tenue par une anglaise australienne. Puis on va se chercher à…ben oui, à manger car il est midi et qu’on a encore rien dans le ventre. Miam les Bureks, les sirnicas, les zeljanicas…
Le ventre bien rempli, nous visitons une maison typique ancienne de Sarajevo…sauf qu’il faut faire de la monnaie pour prendre le ticket…quoi de mieux que d’aller à la Pekera (boulangerie) se reprendre croissants et pains au chocolat. La vieille demeure est remplie de mobilier et argenterie extrêmement travaillés. La famille devait être importante et riche. Les boiseries sombres et sculptées alliées à la métallerie tout aussi raffinée sont à la fois impressionnantes mais aussi chargées d’histoire à mettre presque mal à l’aise.
De nouveau nous battons le pavé puis rentrons à la chambre où nous attend l’ordinateur qui rêve de se faire de nouveau tapoter le clavier. C’est ainsi que ce fini ce récit, à 23h, après une dernière sortie dîner. Il faut déjà penser au lendemain et notre départ vers le Monténégro et le parc Durmitor…
Ha il pleut…
18 octobre : Sarajevo – Ilidza - Krupac (43km)
Sans se presser nous nous levons et finissons de charger des photos sur le site. Nous enfourchons nos vélos après les avoir proprement rééquipés et nous longeons la rivière Miljacka. Nous passons devant un immeuble criblé de trou de balles. Ha là, Oli voit vraiment les marques de la guerre par rapport à ce qu’on a pu voir jusqu’à maintenant. Dernière petite viennoiserie de Sarajevo pour se mettre quelque chose sous la dent pour pédaler. On passe à Ilidza pour tenter de trouver un magasin où nous procurer du matos de sport en vain. Oli est un peu brassée du ventre depuis cette nuit. Ha, elle mange trop ??! Pendant qu’Oli se rend au petit coin, Max voit une femme fouiller dans les poubelles et faire la manche devant un restaurant chic en bord de rivière. Pris de compassion, nous donnerons de nos vivres à cette dame. C’est terrible de voir la misère de la sorte à notre époque. Evidemment nous retrouvons cette misère en France, mais peut être que le fait de vivre dehors, hors des 4 mûrs nous rend un peu plus émotif à cette situation.
En ce samedi, il y a beaucoup de coup de klaxon dû aux nombreux mariages. Nous allons nous poser un instant dans un parc aménagé où Max est frustré, car il fallait payer pour y entrer. L’aberration lorsque l’on accède par nous même sur des sites bien plus jolie. Et c’est reparti pour pédaler avec le jour qui fini. Nous nous engageons dans de petites gorges, et nous ressentons bien l’humidité. On trouvera à se caler proche d’une rivière…comme si nous recherchions encore plus d’humidité. Mais au moins, Max peut se laver les pieds. Oli est toujours brassée.
Le froid nous fait diner dans la tente.
Le sommeil nous prend rapidement vers 21h.
… ! Soudain, vers 1h du matin, nous sommes sortis de notre sommeil profond par les aboiements de plusieurs chiens. Ils ont l’air proche et loin à la fois. De l’autre côté de la rivière dans les collines. Un des aboiements semblent se transformer en plainte de bagarre puis de souffrance. On ressent d’ici, la violence d’un combat acharné entre un chien qui agonise et… ??? Puis plus rien, le silence. Le chien en question n’émet plus aucun bruit. Les autres chiens alentours continuent d’aboyer. Notre imagination s’emballe ! Nous pensons à la présence d’un ours. Mince, nous avons de la nourriture sous la tente. Nous empoignons chacun un couteau ! Il faut rester calme avec les idées claires ! Mais comme pour mettre un peu plus de pression, voilà qu’un bruit de branche qui craque résonne juste de l’autre côté de la rivière…et soudain, on peut facilement comprendre par les sons produit par l’eau qu’une bête est en train de s’engager dans la rivière ! C’est alors que Max bondit hors de la tente suivi d’Oli !… sous les hurlements incessants des compagnons quadrupèdes de la région. Nous sortons de la tente en tenu de combat : pyjama pour Oli, caleçon pour Max, munis d’un couteau et d’une lampe ! La brume est étouffante, on ne voit pas à 5m. Arme au poing et faisceaux de lumière lancés dans la direction de la bête présumée, nous sommes parés… dans le même temps, un court jappement retenti à quelques mètres de nous, puis nous entendons l’animal s’éloigner rapidement.
La pression redescend !...mais on reste attentif ! (toi aussi lecteur, reste concentré, mais décompresse un peu quand même. Vas te prendre une tisane.) Bref, nous sortons la nourriture et après avoir fait un état des lieux de notre environnement, nous retournons sous la tente, avec l’arme à porte de main. L’animation ne semble pas finie puisque tous les chiens des collines sont toujours en éveil. Le sommeil sera difficile à retrouver.
19 octobre : Krupac - Brod (69km)
Finalement, nous nous sommes rendormi à notre plus grande surprise, et sans conséquence. La brume, quant à elle ne s’est pas enfuit et la tente est trempée, de dehors, de dedans et on dirait même qu’il a plu sur nos duvets.
Nous épongeons les tissus à l’aide de nos superbes serviettes microfibres et nous manquons de prendre quelques phalange à cause du froid…bon ok, on exagère, ce n’est pas le grand nord, il fait 3°C.
Une fois le campement rangé et le route reprise, nous apprécions la douce pente positive. Sur notre coté droit, nous sommes encadrés de barre rocheuse qui nous encouragent pour le début du col, qui nous élèvera à 1160m. La petite difficulté passée, la redescente est quelque peu frigorifique en tenue d’été. Nous stoppons l’allure vers midi, pour faire une pause au soleil, et nous faisons sécher tout le matériel de couchage. On en profite pour vérifier le matelas d’Oli qui se dégonfle tout seul : on le gonfle donc pour élucider le mystère. La mousse crépite. On pause le matelas et nous mangeons un bout, lorsque soudain…non pas d’ours !...mais une légère détonation : le matelas s’est dilaté brutalement en son centre. Max saute sur celui-ci pour ouvrir la valve avant que le matelas n’explose. Aïe, oups, mince, le super matelas confort a une drôle de tête. A priori, la mousse et les compartiments ont lâché, mais heureusement, pas les coutures thermocollées. Et si vous saviez comme un petit rien cumulés à d’autres peut remettre en cause de grande chose… nous discutons largement de l’aventure et enfin Oli s’extériorise un peu (sur notre vie, nos expériences, nos envies…). Nous reprenons la route toute joie et motivation dehors à 15h ! Les gorges de la Drina nous invitent à se faire emprunter. Descentes, montées, tunnels, fraîcheur, rivière, falaises…pour enfin s’ouvrir sur…une autre rivière. Nous remplissons nos sacoches de vivres pour finir nos Marks Bosniaque et récupérons la route pour le canyon de Tara.
La nuit tombe toujours trop vite, et nous trouvons refuge derrière une maison-hôtel qui semble ne plus recevoir de touriste depuis bien longtemps. Le froid allié à l’humidité ne nous fera pas nous recroqueviller sous la tente cette fois-ci. Gros diner à la lueur de nos frontales, dehors. Teste du matelas d’Oli et de sa bulle centrale.
20 octobre : Brod - Pluzine (54km) Bosnie - Monténégro
Le petit déjeuner est pris sous la tente car le froid sera bravé bien assez tôt. Le campement essoré et replier, nous voilà sur la petite route direction le Monténégro. Se devrait être un axe principal bien que la route soit étroite, et goudronné une fois sur deux. Et ça monte, et ça descend, mais dans une bonne humeur matinale avec un soleil qui tente de percer ce brouillard épais. A 11h, nous franchissons la frontière après avoir demander un coup de tampon que nous n’avons pas eu à l’entrée. Le poste de douane est sommaire : des containers de semi-remorque servent de bâtiments côté Bosniaque. Le cadeau de bienvenu du côté monténégrin est une montée à 12%. Ha, ça annonce la couleur. Il faut préciser que seulement 20% des routes de ce pays sont plates. Malgré le dénivelé, la route (bien asphaltée) dévoile un canyon insoupçonné. Nous longeons la rivière Piva qui a creusé son lit pendant des années, plusieurs centaines de mètre dans cette roche. Aujourd’hui, nous admirons la dance du courant en contrebas, surplombé par de nombreux arbres spectateurs, bien accrochés aux falaises verticales. Nous sommes peut être à 100m au dessus de la rivière et les falaises environnantes nous dominent de facilement…pfff, des centaines de mètres. A la sortie de quelques tunnels, nous constatons non loin de là que la route passe de l’autre côté du canyon…sur un long et haut pont. Magnifique ! Nous nous engageons sans trop d’appréhension malgré le gaz qui passe sous nos pédales. Nous discutons avec 2 suisses stoppés au milieu du pont. Et c’est reparti pour des montées casse-pattes. A la sortie d’un énième tunnel, nous voici sur le barrage hydroélectrique du canyon. A partir de maintenant, ce n’est plus une rivière agitée qui coule entre ces falaises vertigineuses, mais un long lac paisible serpentant au gré des roches. Cet itinéraire vaut le détour sans être franchement fréquenté. Un petit détour à Pluzine pour acheter du pain et faire le plein (d’eau) à la station service, et nous voici élancés à vive allure dans la dernière petite descente que nous venions de gravir précédemment (et oui je vous rappel que nous avons fait un détour. Et là c’est le demi-tour). Le reste à venir est au petit oignon : on s’engouffre dans ce que l’on pourrait appeler les entrailles de la terre. Si, si, encore un tunnel non éclairé comme les 40 que l’on a traversé aujourd’hui. Mais ça ne rigole plus, nous mettons en actions les muscles de nos jambes, et toute la technologie de nos vélos pour gravir à folle allure cette montée qui nous fera atteindre le sommet des falaises du canyon. Autrement dit, nous nous acharnons sur nos pédales pour ne pas dépasser les 7km/h. Ca doit normalement monter pendant 6km (jusqu’à Trsa où nous souhaitons aller ce soir) à environ 10%. Seulement, la difficulté rendra la tâche ardue, et nos pédales se verront spoliées de leur sandale…en claire, nous poussons désormais le vélo. Oli est fatiguée et semble démotivée à demander si ça vaut vraiment le coup…ce à quoi Max répond : « s’il y a de la montée, c’est que ça se monte !». Même les quelques véhicules qui nous dépassent ont du mal. On s’arrêtera finalement après 2km de poussé, sur un espace pique-nique aménagé à flan de falaise, surplombant le lac et la ville de Pluzine. Encore un endroit spectaculaire où poser la tente et où prendre sa douche au bidon.
![]() P1070493.JPG | ![]() P1070496.JPG | ![]() P1070498.JPG |
---|---|---|
![]() P1070497.JPG | ![]() P1070490.JPG | ![]() P1070507.JPG |
![]() P1070508.JPG | ![]() P1070509.JPG | ![]() P1070513.JPG |
![]() P1070521.JPG | ![]() P1070532.JPG | ![]() P1070536.JPG |
![]() P1070539.JPG | ![]() P1070540.JPG | ![]() P1070546.JPG |
![]() P1070548.JPG | ![]() P1070559.JPG | ![]() P1070568.JPG |
![]() P1070574.JPG | ![]() P1070525.JPG | ![]() IMGP1818.JPG |
![]() IMGP1815.JPG | ![]() IMGP1807.JPG | ![]() IMGP1809.JPG |
![]() IMGP1812.JPG | ![]() IMGP1814.JPG | ![]() IMGP1805.JPG |
![]() IMGP1821.JPG | ![]() P1070583.JPG | ![]() P1070581.JPG |
![]() P1070585.JPG | ![]() P1070587.JPG | ![]() IMGP1822.JPG |
![]() P1070600.JPG | ![]() P1070597.JPG | ![]() P1070590.JPG |
![]() P1070588.JPG | ![]() P1070604.JPG | ![]() IMGP1835.JPG |



