18 septembre : Fusine - Bled (51km)

Après un réveil magnifique sur « notre » lac, Max propose un petit footing autour du lac histoire de faire travailler les muscles différemment. Etirements, tractions… Haaa la vie au grand air !

Nous empruntons un chemin pour rejoindre le lac 2 qui est un peu plus haut (altitude 927m). Première crevaison du voyage pour Oli. Et oui, court de réparation pour Oli juste à côté d’un rocher d’escalade.

…Waouh, nos yeux s’écarquillent devant l’étendue d’eau verte/bleu, sa forêt de pins dense et ses montagnes voilées par un velouté de nuage. Ces dits nuages créent une atmosphère mystérieuse. Le tableau idéal !

Nous sommes seuls avec nos deux bicyclettes dans ce décor à couper le souffle. Ces 2 lacs sont localisés dans un cirque calcaire, à la frontière de la vallée située entre l’Italie et la Slovénie.

Nous profitons de ce moment privilégié avant de redescendre récupérer la voie cyclable.

…et à la suite de quelques coups de pédale, le panneau « SLOVENIE » est franchit.

Première impressions positives : les slovènes semblent plutôt souriants, tout paraît bien entretenu…c’est une grande première pour Oli, et Max dit que ça ressemble à une petite suisse (chalet en bois, montagne, forêt, rivière, et rien qui ne dépasse, pelouse tondue au carré).

Pour parvenir dans la petite ville de Bled située au pied des Alpes juliennes, nous grimpons une côte à 14%. Cette ville est un des fleurons du tourisme slovène, ville célèbre pour son lac et son île. Un château surplombe également le lac. Ça c’est bien rafraîchit, le ciel est gris. Max propose d’aller au camping…nous y trouverons des sanitaires impeccables et une longue douche chaude.

Nous avons pu constater que les slovènes, contrairement aux italiens, conduisent prudemment et ralentissent en s’écartant largement pour nous dépasser.

 

Il est 2h du matin,et je m'oblige à mettre quelques photos et à écrire rapidement des nouvelles, pendant que mon Oli dort à mes côtés depuis quelques minutes après avoir religieusement rempli son carnet de bort comme chaque soir.

Nous avons passé la friontière Slovène hier après avoir découvert le plus bel endroit de notre voyage. Les lacs de Fusine : une couleur d'eau magique, de hauts pins, une herbe verteà faire réver n'importe quel escargot et de magestueuses montagnes ayant la tête dans les nuages. Ce bivouac fut incontestablement le meilleur jusqu'à pésent. Le calme, la nature, le footing le matin, la première crevaison du voyage pour Oli avant l'accès au deuxième lac.

Avis aux amateurs de nature, la région Friuli et les Alpes Slovène sont incontournables !

En tout cas, après les premiers jours plutôt difficiles depuis l'entrée en Italie, notre rencontre avec Alain et Sylvette à Treponti vers Padova, nous a redonné un paquet d'énergie. Puis les contacts qu'ils nous ont donnés nous ont tous pleinement ressourcés. On peut vraiment dire que c'est à partir de ce moment où le voyage à commencé à être plaisant côté Italie. Toutes ces rencontres : Alessandro, Erica, Paolo et Sara, Elena, Franco et toute la famille, Cristian, Stefania, l'école de Buia, Paolo et sa femme...

Oui, grâce à Cristian, prof d'italien au collègue, nous avons fait notre première intervention auprès d'élèves qui ont montré un intéret certain, avec comme traducteur, Matteo, un tout jeune élève, et Cristian qui permettait d'étoffer un peu. Un PowerPoint avait été spécialement préparé pour cela.

 

19 septembre : Bled – Lac Bohinj (39 km)

Nous quittons le camping sous le soleil en début d’après midi. Petit tour autour du lac avec sa belle église située sur l’île. Le lac est entouré de belles et grosses maisons typiques, en bois, bien fleuries. L’ambiance est familiale et touristique. Nous croisons quelques personnes vêtus de l’accoutrement typique tyrolien.

Nous goutons la spécialité du coin : « Kremsnita » : il s’agit d’un dessert qui s’apparente au Mille-feuilles français, sans toutes ses superpositions de couches.

Sur la route pour rejoindre la ville de Bohinjska Bistrica, une mer de nuages joue avec les montagnes qui culminent vers 2000m.

Nous récupérons la piste cyclable qui longe le court d’eau du lac, dans les sous bois. De petites clairières verdoyantes offrent la possibilité de percevoir le vallon au loin et les cimes environnantes.

Arrivés au lac Bohinj, le plus grand lac de Slovénie (alt. 523m)

Le paysage qui se présente devant nous est tout simplement magique. Encore une fois, le lac, cette verdure, les forêts de grands pins, les falaises et les pics qui se dessinent au loin.

…Mais l’heure tourne et nous empruntons le chemin au nord du lac afin de trouver un endroit où passer la nuit…la piste est carrossable, mais cyclable facilement les 2 premiers km avant de se transformer en racines-roches-boue. Nous descendons donc de nos 2 roues pour mieux les pousser et percevoir le poids de ceux la lorsqu’il faut les soulever. Oli est fatiguée et agacée…ce qui fera inopinément chuter son vélo…(ce n’est ni la première et ce ne sera pas la dernière). Il est difficile de trouver un lieu plat entre ce lac, cette forêt dense et ces falaises abruptes qui nous dominent. Max profitera d’un accès facile au lac avec de beaux rochers pour ce purifier le corps avec cette eau de montagne à quelque 10°C. Quelle plaisir de ce sentir si libre…mais Oli, quant à elle, s’endort sur une table en bois installée à cet endroit.

…enfin, nous trouvons un lieu où poser notre tente : dans une grande propriété (terrain) qui semble actuellement inhabité. Nous prévoyons de nous lever tôt demain matin pour admirer le lever du soleil sur le lac !

 

20 septembre : Lac Bohinj – DAY OFF (10km)

Donc, le nuit fuit pluvieuse et humide, et comme prévu la veille, nous nous levons tôt pour voir le lever du soleil…c'est-à-dire, 11h30 ! Aie, le soleil ne nous a pas attendus. Heureusement, nous avions bien calculé : ce dieu soleil nous attendait et s’ouvre la porte des nuages à midi passer pour notre petit déjeuner sur la plage. Héhé, tout vient à point  à ceux qui se lèvent à la bonne heure…et pas forcément de bonne heure ;op

*ce presque matin, nous avons besoin de parler pour mettre à plat certaines tensions entre nous. Si si, cela est parfois nécessaire pour éviter de gros clash*

Nous décidons, au vu des nuages qui titillent les sommets environnent de ne pas faire le trek prévu pour voir le Triglav. Nous chevauchons alors nos bikes…ha non, il y a encore 2km de chemin qu’Oli adore (racines-roches-boue…et bouses de vaches). Ici, nous croisons des VTT (non ! pas des vélos tout terrain, quoi qu’il y en a, mais cette fois, on parle plutôt des Vaches tout terrain). Bref, maintenant, tout va mieux et l’ambiance est au beau fixe. Nous montons quelques km pour aller voir une splendide cascade d’eau…que nous ne verrons pas finalement, car $£€ et la pluie est revenue. Et puis, il est déjà tard, alors zou, on recherche un lieu où repasser la nuit qui arrive.

Youpi, nous trouvons une autre grande propriété avec un chalet où on peut se mettre à l’abri pour cette nuit menaçante. Tout le confort : table, banc, et place pour s’installer. Non, il n’y a personne. Oui on est respectueux.

 

21 septembre : Lac Bohinj DAY OFF

Haa, enfin on se repose. Une bonne nuit de 11h de sommeil, avec des tas de rêves dans notre grand rêve. Après un petit déjeuner copieux nous rédigeons quelques lignes …que vous êtes en train de lire :o) puis nous partons sur nos vélos explorer le reste du vallon dans lequel nous nous trouvons. Ce jour est apparemment un jour de fête en Slovénie, et surtout, autour du lac. Haaa mais c’est donc ça le son que l’on entendait depuis ce matin. Ralala, cette fois il fallait sans doute se lever de bonne heure. Nous allons au pied du téléphérique « Vogel » en vu de peut être gravir les 1000m de déniveler en quelques minutes afin d’avoir une vue inespérée sur le Triglav… hum, effectivement, le terme est bien choisi, les nuages dansent au dessus de nous tel une foule excitée ! …mais si on y regarde de plus prêt, il s’agit de la danse de la pluie. Ok, bon il est temps d’aller voir plus loin tant que le soleil brille encore un peu. De toute façon, les montagnes sont submergées pour les moutons blancs gorgés de gouttelettes d’eau. (Et là, on attend dèjà les doux commentaires de Mathieu Noirault qui nous rassure en nous disant que nous ne fondrons  pas sous la pluie ;op)  

Bref, toujours est-il que nous passons un moment de relaxation les pieds dans le lac, entouré de poissons curieux et de canards affamés. C’est une pause chips-Twix…

Allez, le temps se gatte, nous voilà reparti pour nous caller sous un petit chalet remarqué il y a 2 jours juste à côté de la piste cyclable…hum, trop tard, nous serons trempé avant d’arriver. (Oui Mathieu, tu peux te moquer…les poules mouillées sont…mouillées !) Une fois à l’abri sous les planches de bois, Max se motive pour aller chercher de l’eau à une source à plus 1,5km. Ce dernier revient avec 20Litres d’eau sur le dos (dans la douche solaire). Il fait froid et nous sommes contents d’avoir un réchaud pour manger chaud. La nuit est humide et pluvieuse.

 

22 septembre : Lac Bohinj – Skofa Loka (54 km)

Des cloches ? Mais ce n’est pas pâques… ?! Ha mais non, ce sont des VTT* qui viennent nous dire bonjour.  On remballe est on prend la route sous le presque soleil. Aujourd’hui nous avons notre itinéraire prévu pour nous rendre chez Igor et Mateja, des Slovènes Habitant à Skofja Loka et connu par le biais du site « Warmshowers ». Nous montons sur les hauteurs de Bohinjska Bistrica avec l’espoir de voir au loin les sommets…oui, oui nous en verrons quelques uns, avant de passer sous de grand pins. Jusque là, il fait chaud et le soleil nous illumine. La route goudronnée se transforme en piste large. Ça grimpe encore un moment, jusqu’à presque 1300m où nous avons l’impression de rentrer dans l’hiver tellement le froid est saisissant dans cette haute forêt. Nous savourons du pain slovène garnis et des croissants avant de nous équiper en tendu de combat de froid !

Une longue descente de presque 10km en sous bois sur cette piste semi-boueuse nous ravira. Puis nous récupérons la route principale, et la grosse pluie qui va de paire.

…Enfin, nous trouvons le logement de l’amicale famille de Mateja, Igor et leur fils Gal. Mateja est prof de français. Alors ça, c’était inattendu. Un repas délicieux a été préparé par notre Hôte.

Il est temps maintenant de dormir puisqu’il est quasiment 2h.  

 

23 septembre : Skofja Loka DAY OFF

Aie, le réveil est dur malgré la bonne nuit. Aujourd’hui, nous allons gravir des montagnes sans nos bicyclettes en compagnie d’Igor…celui-ci nous avait proposé hier de nous amener voir, le fameux Triglav (plus haut sommet de la Slovénie) que nous n’avons pu apercevoir lorsque nous étions au lac Bohinj.

Nous voilà garés à la moitié de la montagne (1000m), et nous nous rendons compte de quelque chose d’incroyable : c’est bien plus facile de monter en voiture qu’à vélo ;op

Le paysage, les senteurs et la géologie sont semblables à ce que nous pouvons trouver dans nos pré-Alpes. Ça monte, ça monte, en sous-bois, puis sur un terrain plus escarpé, air de jeu des bouquetins.

Après plus d’une heure de délicieuse balade, nous cueillons le sommet et son panorama à 360°. De là, nous pouvons voir les Alpes Juliennes, d’autres massifs plus à l’Est, la frontière avec l’Italie, l’Autriche, et la Croatie…en clair, une grosse partie de la Slovénie. Epoustouflant !! Merci Igor !

…mais avant d’avoir ce panorama, nous nous sommes mis au chaud dans un petit refuge (car le vent est quelque peu rafraichissant) où Oli a testé une bière slovène « Lasko Zlatorog » (pour honorer tous ses collègues et amis buveurs) tandis qu’Igor et Max se délectent d’un thé citron-miel.

Le moment est venu de retrouver une altitude moins élevée et de rentrer à « la maison ». Teja nous accueil de nouveau avec un repas typique tout prêt : saucisse, choux, purée de patate-haricot blanc et rouge. Nous finissons le repas pour un gâteau chocolat-pavot. Précisons que sous les relances incessantes de Teja pour nous proposer plus de dessert, nous avons abdiqué à chaque fois. Miam !

La suite sera la visite de la vieille ville de Skofja Loka : château, place, pont.

La soirée sera conclue par de nombreux échanges (notamment sur la langue française).

Un immense merci à cette famille au grand cœur qui a été très accueillante et disponible.

 

24 septembre : Skofja Loka – Vrhnika (61km)

Nous quittons nos hôtes pour de nouvelles découvertes. Direction la capitale : Ljubljana. La ville ne semble pas très grande pour une capitale, en même temps, le pays est grand comme l’Auvergne, et la population avoisine les 2 millions d’habitants. Le centre ville est animé d’accordéon, de guitare et de flûte. La place principale, dont nous tairons le nom, héberge quelques monuments aux façades travaillées. Nous parvenons à gravir la colline pour nous rapprocher du château et en faire le tour.

Il est temps de repartir et d’avancer à la recherche d’une terre accueillante.

Le soleil décline et le froid s’installe. Oli demande à 2 dames où nous pourrions planter la tente. Après réflexion, la jeune fille nous proposera son terrain (en pente, mais parfait).

Depuis que nous avons quitté le nord du pays où les propriétés s’apparentaient plus à l’Allemagne ou l’Autriche, les habitations de ce côté-ci du pays font plus modestes. On ressent la différence de richesse et l’approche de la Croatie. La douche sera froide et sombre, pataugeant dans la boue et esquivant les moustiques.

 

25 septembre : Vrhnika – Rakek (28km)

On range nos affaires, au taquet, presque prêts à partir lorsque…pff, la pluie s’invite ! On se réfugie sous le double toit après avoir retiré la « chambre » de la tente. Qu’elle est bien conçue tout de même cette maison nomade ! Du coup, on passe le temps en dévorant tout ce que nous avons de sucré. La pluie s’intensifie…et notre mastication aussi ;op.

A 15h, une accalmie nous fait sortir de notre igloo et nous plions rapidement le tout après avoir utilisé nos super-chiffons microfibres. Nous allons dans le centre faire nos petites emplettes de nourriture fraîchement fini et reprenons finalement la route à 17h. Et ben, ce n’est pas aujourd’hui où on va améliorer notre distance journalière…

Route en sous-bois emprunt d’humidité et de senteurs révélées de hêtres. L’air est frais, le soleil fuyant et nous finissons par nous arrêter dans un champ, vallonné, non loin d’une autoroute. La température avoisine les…pfff, au moins ça, à en avoir les poils dressés ! Extinction des feux à 22h, comme à l’internat, après un repas tout chaud et délicat.

 

26 septembre : Rakek – Prezid (un marathon. 42km) Slovénie - Croatie

Petit déjeuner gargantuesque (comme à chaque fois), sous le soleil de Mexi…cOOOOh…ha non, de Prezid… parés à affronter les nombreux kilomètres….A l’attaque ! …donc, après 3km, les barrières d’une voie ferrée nous coupent la route. De là, l’œil aguerrit, nous distinguons à quelques mètres, ce qui nous semble être un petit restaurant. Et hop, sans faire attention, une gigantesque pizza se retrouve devant nous ! Le ventre bien trop rempli, nous craignons désormais l’explosion de nos pneumatiques sous notre poids insoutenable.

…aujourd’hui est un grand jour, nous passons la frontière Croate…

Un autre monde semble s’offrir à nous : de petites maisons, donnant une atmosphère triste et abandonnée, cohabitent avec des habitants plutôt souriants et polis à nos nombreuses salutations. Quelques kilomètres de montée plus loin, nous parlons entre nous tout en pédalant lorsqu’une dame nous dit « bonjour ». Nous nous regardons et faisons demi-tour pour reprendre contact avec cette fermière ramenant ses 4 vaches à l’étable. Elle parle anglais, elle a étudié 2 ans en Amérique pendant sa jeunesse. Aujourd’hui, elle vit avec son mari de façon plutôt marginale : ils vivent en totale autonomie alimentaire. Ils ont quitté leurs emplois pour répondre à un style de vie qui leur correspond (sans capitalisme). Malgré tout, ils ont élevé 4 enfants et leur ont payé des études supérieures. Comme quoi, on peut réussir avec bien peu, tant que l’on a la volonté, du lait et des œufs ! Nous partageons leur table pour le dîner : faisselle, patates au beurre et sel. Nous parlons de la Croatie et des difficultés du pays avec nos hôtes ainsi que leur fils et sa copine. Nous voyons des objets en bois fabriqués par Josip (le père de famille) : cuillères, chaine à maillons etc.

Dodo dans la paille dans la grange !...à côté des vaches. Oli est ravie de passer la nuit entourée de toiles d’araignées et d’odeurs paysannes…alors sortons la bâche, et faisons en sorte que Max profite de ce rêve.